Les
perspectives pour «
Rivières d’images et fleuves de mots »
Les objectif principaux du concours : - Reconduire
l’opération en approfondissant la démarche pédagogique
et en organisant la communication avec les enseignants
- Développer le volet européen.
1) Une démarche pédagogique systématique
Le guide pédagogique réalisé au cours
de l’édition pilote du concours n’a pu être appliqué
dans sa globalité par tous et il est important que la démarche
proposée soit suivie de façon plus homogène,
en invitant les enseignants à travailler sur le projet à
plus long terme. En effet, les enfants sont invités à
explorer leur cours d’eau local (l’exemple local constituant un
fil conducteur pour aborder toutes les disciplines) et à
exprimer les résultats de cette recherche sous forme artistique.
La réalisation artistique s’appuie donc sur un réel
qui devrait apparaître à travers l’oeuvre, l’ensemble
des représentations artistiques des cours d’eau locaux étant
ainsi porteur de connaissances sur le bassin (global).
Participer au concours, c’est donc participer à une
dynamique d’échange où chacun va raconter, à
travers l’art, son petit coin de fleuve, tout en découvrant
la rivière de l’autre. Chaque oeuvre représentant
une interprétation du patrimoine fluvial local, l’exposition
des oeuvres est une manière de reformer le territoire du
bassin de façon symbolique. Ainsi, la politique d’expositions,
tout en valorisant le travail des enfants, donne toute sa
dimension à l’art comme vecteur de communication et de connaissance.
Par ailleurs, les enfants sont invités à prendre
connaissance du cours d’eau local et de son contexte à la
fois naturel et culturel de manière objective (regard scientifique),
tout en développant leur créativité et leur
aptitude à créer des images (regard sensible). Ce
document développe les principes de la pédagogie de
l’alternance entre regard objectif et regard sensible et donne des
pistes de travail pour mettre en pratique cette alternance.
Pour les futures éditions, les enfants seront invités
à décrire leur démarche, de façon systématique
(quel angle d’exploration de la rivière a été
choisi, quels ont été les outils, quels ont été
les résultats concrets et comment ces derniers ont été
mis en oeuvre dans la réalisation artistique) et à
correspondre avec d’autres écoles du bassin.
Dans une optique de soutien pédagogique, des réunions
avec les enseignants pourront être organisées en amont
du concours, par « régions-bassin », selon un
découpage bassin-amont, bassin-moyen, bassin-aval, par exemple.
Des rencontres entre participants pourront également avoir
lieu en aval du concours, pour stimuler les échanges d’expériences,
la connaissance du bassin, mettre en place une organisation de la
gestion des résultats.
Majoritairement représenté par des participants de
niveau primaire, l’édition 1997-1998 n’avait cependant pas
exclu les collèges et lycées, de façon à
expérimenter le concours pour ces classes. La participation
de ces derniers s’est avérée tout à fait adaptée
au concours (Une classe de collège de niveau 5ème
a remporté le premier prix poésie). Pour l'avenir
, l’opération devrait s’étendre de façon plus
exhaustive aux collèges et lycées, cette deuxième
édition du concours faisant l’objet d’un partenariat avec
le Rectorat de Clermont-Ferrand.
Pour les lycéens, nous proposons la participation
au concours « River of words », mis en place par IRN
(International Rivers Network, partenaire américain de ERN)
et fonctionnant depuis plusieurs années. En effet, le rattachement
à ce concours (Annual environmental poetry and art contest)
qui s’adresse à chaque élève au sein de la
classe (oeuvres individuelles) nous semble très adapté
au contexte du lycée, sur le plan pédagogique (échange
direct avec l’étranger) et pratique (oeuvre individuelle
mieux adaptée au cours de dessin hebdomadaire).
2) La dimension européenne
Un volet important du projet concerne sa dimension européenne:
Depuis 1998, une campagne de sensibilisation du fleuve de l’Elbe
qui prend sa source en Tchéquie et traverse l’ex-Allemagne
de l’Est jusqu’à Hambourg, est menée par Roberto EPPLE,
directeur de ERN, (RFE Réseau Fleuve Europe). Le bassin de
l’Elbe, couvrant 1/5 du territoire de l’Allemagne (Dresde, Berlin,
Hambourg), est comparable à la Loire. L’opération
est soutenue et cofinancée par la DUH (Deutsche Umwelt Hilfe,
ONG allemande) et l’éditeur européen G+J (Gruner et
Jahr).
La campagne a déjà mis en place un réseau
de 4OO organisations. Elle comporte plusieurs volets dont l’un s’intitule
« Ecole pour une Elbe vivante » (Schulen für eine
Lebendige Elbe). 180 écoles réparties sur l’ensemble
du bassin de l’Elbe ont abordé les aspects scientifiques
du fleuve (analyse de l’eau, mesure des pollutions, bio-indicateurs)
dans le cadre du projet pédagogique « Ecole pour une
Elbe vivante ». L’objectif dans le futur est de faire suivre
cette étude par une restitution artistique dans le cadre
du concours « Rivières d’images & fleuves de mots
» et de favoriser les échanges internationaux, en faisant
voyager la classe lauréate d’un pays sur le bassin de l’autre
pays, en organisant des jumelages d’expositions des oeuvres.(exposition
d’oeuvres allemandes et françaises couplées, voyageant
en France, puis en Allemagne) pour lancer une dynamique d’échange
de bassin à bassin entre l’Elbe et la Loire. D’autres pays
ont d’ores et déjà émis l’idée d’organiser
un projet similaire (Belgique, Suisse, Angleterre, Finlande, Russie).
Dans un premier temps nous envisageons d’organiser des rencontres
autour des réalisations artistiques des français sur
le bassin de la Loire et des travaux scientifiques des allemands
sur le bassin de l’Elbe. Le concours devrait être vecteur
d’une dynamique d’échanges inter-bassin après avoir
été vecteur d’échanges intra-bassin dans les
premiers éditions.
En Allemagne, la mise en réseau des classes est avancée,
celles-ci étant reliées par une base de donnée
Internet qui leur permet de communiquer les résultats de
leurs recherches et de les mettre en commun. En France, nous commencerons
par une mise en réseau des oeuvres sur Internet et nous espérons
que le travail de recherche suscité par le guide pédagogique
donnera lieu à une mise en relation des classes entre elles:
comparer le patrimoine naturel et culturel dans lequel se situe
le cours d’eau, etc...