Le canal Rhin-Rhône (suite):

le canal de l'absurde


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Où en est le projet ? 1997 avant l'abandon !

Le projet du canal à grand gabarit Rhin-Rhône a été inscrit au Plan dès 1961. Perçu comme irréalisable, il est enterré avant de refaire surface dans les années 78-80 sous l'impulsion notamment de Raymond Barre, alors Premier Ministre. Entre temps, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), réalisait la canalisation à grand gabarit du Rhône puis de la Saône jusqu'à Chalon. Au-delà de Chalon, les travaux de mise à grand gabarit de la Saône sont arrêtés depuis 1992 à la suite d'une action en justice menée par la coordination Saône-Doubs Vivants - Sundgau Vivant - WWF qui avait déclaré les travaux illégaux. La déclaration d'utilité publique du canal Rhin-Rhône est accordée pour 10 ans le 30 juin 1978 - elle sera prorogée de 10 ans en 1988.

En février 1995, sous la pression de Raymond Barre, devenu président de l'association Mer du Nord - Méditerranée et maire de Lyon, la loi d'orientation sur l'aménagement du territoire (dite loi Pasqua) programme la réalisation de " la liaison fluviale à grand gabarit Saône-Rhin " : la liaison fluviale doit être construite en 2010 et c'est EDF (Electricité de France) qui devra la financer avec les bénéfices qu'elle fait en achetant à la CNR l'électricité produite par le Rhône. Le problème du financement, qui avaient jusque là incité les gouvernements précédents à reculer devant la réalisation du projet, est résolu... En janvier 1996, la SOciété pour la REalisation de la LIaison Fluviale à grand gabarit Saône-Rhin, baptisée SORELIF, dont le capital est souscrit à parité entre EDF et la CNR, est créée. Elle est maître d'ouvrage délégué et maître d'oeuvre.

Durant l'été 1996, à l'instigation du Premier Ministre Alain Juppé, une consultation publique menée auprès des riverains a montré clairement la forte opposition des populations au projet : sur 5 citoyens qui se sont exprimés, 4 sont contre le canal.

L'enquête d'utilité publique expirera en juin 1998. D'ici là, la CNR doit acquérir tous les terrains situés sur l'emprise du canal et donc réaliser les enquêtes parcellaires et les études hydrauliques. Les procédures d'acquisition des 3 700 ha agricoles nécessaires à la réalisation du canal sont en cours depuis novembre 1996. Pour accélérer le processus et éviter au maximum les expropriations car les délais sont brefs, la CNR, soutenu par le Premier Ministre, M.Juppé, octroie aux agriculteurs de scandaleuses primes à l'achat. La coordination Saône-Doubs vivants - Sundgau vivant - WWF a lancé une campagne d'achat des terrains, pour forcer la CNR à engager de longues procédures d'expropriation. D'autre part, la CNR doit préparer une étude d'impact globale pour une enquête d'utilité publique supplémentaire, rendue obligatoire par la Loi sur l'Eau de 1992. Cette enquête devrait se dérouler fin 1997.

La coordination Saône-Doubs vivants - Sundgau vivant - WWF

La coordination Saône Vivante s'est constituée en juin 1989 à l'initiative de la FRAPNA et rassemble aujourd'hui près de 200 fédérations et associations de protection de la nature d'Alsace, des bassins du Doubs, de la Saône et du Rhône, de pêcheurs, de consommateurs, les écologistes politiques, et des scientifiques. La coordination est soutenue par France Nature Environnement et est financée par le WWF-France.

La coordination, désormais baptisée Saône-Doubs vivants - Sundgau vivant - WWF, a pour objectif de préserver l'équilibre écologique de la Saône, du Doubs et de leurs affluents, directement menacés par le projet de liaison Rhin-Rhône. En l'absence de tout débat démocratique, elle entend peser de manière décisive sur les aménageurs en proposant des alternatives concrètes et réalistes pour une meilleure gestion des rivières et de l'eau.

Le collectif a reçu le soutien d'une série de Comités de Liaison Anti-Canal (CLAC) dont certains s'étaient créés dès 1975 dans les villes riveraines, sur le parcours de la liaison : Montbéliard, Besançon, Dôle, Mulhouse, Val de Saône...

Les manifestations se sont succédées : Besançon en avril 1995, Dôle en mars 1996, Besançon à nouveau en juin 1996, Montbéliard en mars 1997. Elles ont attiré en moyenne entre 5 et 10 000 personnes, prouvant l'ampleur de l'opposition au projet.

La CNR

La Compagnie Nationale du Rhône voit le jour le 27 mai 1933 avec pour mission d'aménager le Rhône.
Ses ojectifs:

  • produire de l'électricité hydraulique en grande quantité
  • améliorer la navigation sur le Rhône
  • garantir l'approvisionnement en eau de l'agriculture
  • protéger les riverains des crues du Rhône.
  • Ainsi entre 1945 et 1988, 18 barrages sont construits sur le Rhône.

Sa mission d'origine étant accomplie,la C.N.R ne doit plus sa survie qu'à la nouvelle concession de l'Etat qui depuis 1981 n'est plus limitée au seul Rhône mais étendue à la liaison Rhin-Rhône.

Adresses :

Coordination Saône-Doubs vivants - Sundgau vivant - WWF
3, rue Beauregard
25000 BESANCON
Tél. 03 81 81 30 72 Fax. 03 81 81 32 22

FRAPNA région Rhône-Alpes
Maison Rhodanienne de l'Environnement
32, rue Sainte-Hélène
69002 LYON
Tél. 04 72 77 19 99 Fax. 04 72 77 19 98

France Nature Environnement - FNE
57, rue Cuvier
75231 PARIS Cedex
Tél. 01 43 36 79 95 Fax. 01 43 36 84 67

WWF France - Fonds Mondial pour la Nature
151, bd de la Reine
78000 VERSAILLES
Tél. 01 39 24 24 24 Fax. 01 39 53 04 46

Compagnie Nationale du Rhône - CNR
2, rue André Bonin
69316 LYON Cedex 04
Tél. 04 72 00 69 69 Fax. 04 72 10 66 66

SORELIF Saône-Rhin
Immeuble La Saône-Croix Rousse
17, quai Joseph Gillet
69004 LYON
Tél. 04 72 10 73 30 Fax. 04 72 00 69 6
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