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Le lac d'Issarlès (07)  en juillet 2023               CR Jean Félix Fayolle

 Focus : le transfert d'eau Loire > Ardèche en 2023
version mise à jour le 28.01.2024 

 Une année atypique  

Le complexe hydroélectrique de Montpezat en Ardèche détourne depuis 1954 de l'eau du haut bassin de la Loire vers le bassin versant de l'Ardèche. C'est un aménagement ingénieux et unique en Europe par sa taille et son fonctionnement. En 2028 la concession arrive à échéance et doit être renouvelée. 

L'association SOS Loire Vivante-ERN  observe l'évolution et la gestion de ce transfert d'eau et son impact sur les cours d'eau dans le cadre de sa campagne  « pour un partage équitable de l'eau entre la Loire, l'Ardèche et l'Homme ».

L'année 2023 avait mal commencé. Il semblait impossible de pouvoir remplir les réservoirs des barrages de La Palisse, du Gage et du lac d'Issarlès. (> notre schéma de fonctionnement), mais la météo est venue au secours, les toutes dernières semaines, juste avant la période estivale qui impose le maintien d’une côte touristique du lac d’Issarlès. En revanche la baisse importante des précipitations en automne/hiver observée a eu pour conséquence une réduction du turbinage hivernal de 50 % par rapport aux meilleures années.

Voici les chiffres pour l'année 2023. (source EDF) 
Au total, sur les 109,4 Millions m3 prélevés à la Loire, 108,4 Mio de m3 ont été transférés vers l’Ardèche. La majeure partie,
100 Mio m3 ont été prélevés et stockés côté Loire en automne et transférés vers l'Ardèche en hiver pour la production d'électricité de pointe.
Au printemps, 9,4 Mio m3 ont été stockés dans les réservoirs côté Loire et utilisés pour le soutien d'étiage de l'Ardèche (8.4 Mio m3) et de la Loire (1 Mio m3).

D’une façon simplifiée on distingue 4 phases dans la gestion de Montpezat :
- du mois de mars à la mi-mai on stocke l'eau de la Loire dans les réservoirs des barrages
- de mi-mai à mi-septembre on déstocke pour effectuer le soutien d'étiage de l'Ardèche et de la Loire
- de mi-septembre à la mi-décembre on reremplit les réservoirs
- de mi-décembre à fin février on déstocke pour la production de l'électricité de pointe

> Plus d'information sur le complexe hydroéléctrique de Montpezat 

 Rehausser le barrage de  
 La Palisse ? 

Avec la raréfaction de la ressource et les modifications de la saisonnalité des pluies, rehausser le barrage de La Palisse pour en augmenter la capacité de stockage est actuellement en discussion.

Bonne ou mauvaise idée ? Déjà, pendant 2 ans et jusqu’à fin 2019 le barrage de La Palisse a été renforcé et rehaussé sur ses parties latérales, afin de satisfaire au nouveau référentiel de crue et garantir le passage des crues de type millénal en toute sûreté (pour un coût d’environ 6 Millions d’€).

Ainsi dans ce projet, il s’agirait de rehausser la partie centrale du barrage, augmentant ainsi d’environ 1 Mio de m3 sa capacité de stockage. Le barrage de La Palisse mesure aujourd’hui  55.8 m de haut au centre et dispose d’une capacité de stockage de 7.5 Mio de m3. L’idée assez facile à mettre en œuvre pourrait s’avérer intéressante afin de sécuriser un volume supplémentaire et continuer de répondre aux règles de soutien d’étiage actuelles.

Mais est ce qu’elle répond aux enjeux futurs ? Est-ce innovant pour solutionner le réel problème de raréfaction de l’eau et le stress des milieux ? Encore une fois c’est une fuite en avant, une solution à court terme qui détourne les vraies questions à se poser pour aller vers une réduction de l’utilisation de la ressource. Arrêtons de répondre à une demande en eau qui n’est pas cohérente avec l’état de la ressource, les perspectives à moyens termes et les usages prioritaires ! 

 Image extrêmement rare  

En raison des pluies inhabituelles et importantes en juin 2023, le barrage démodulateur de Pont-de-Veyrières sur la Fontaulière déverse en juillet 2023 . Tous les réservoirs côté Loire sont pleins. Un évènement très rare à cette saison.
Le barrage de Pont-de-Veyrière est situé sur la Fontaulière, entre l'usine de Montpezat et la confluence avec l'Ardèche;.

 Un documentaire sonore magnifique

 retour sur la Marche pour l'Eau 2023 de la Loire à l'Ardèche

Laure Bourru, qui nous a accompagnée durant toute la marche avec Loire Sentinelle, a recueilli au fil des jours les témoignages des marcheurs. Le montage créé une œuvre immersive magnifique qui vous replongera au cœur des vallées ardéchoises sous un soleil de juillet entre les bruissements de l’eau et le concert discret des insectes environnants. Merci Laure !
> Plus d'infos sur la Marche citoyenne pour l'Eau

Photo : Pierre Gleize

 La rivière a soif - vu par les jeunes

Pour la 26ème édition du programme pédagogique Rivières d’Images et Fleuves de Mots (2022-2023), 1100 élèves du bassin de la Loire ont travaillé sur la rareté de l’eau grâce au thème proposé : « Ma rivière a soif - Rivières et changement climatique ». La restitution de leur apprentissage sous forme d’œuvre d’art collective (une œuvre par classe) nous pousse à réfléchir et prendre du recul sur nos actions. De leur côté, ils ont su s'interroger sur l’avenir de leur ressource, et sur l’impact du changement climatique sur les milieux naturels. Pour plusieurs groupes de jeunes, ce thème les a poussés à remettre en perspective leur idée du « beau », mais ils ont su en tirer la satisfaction d’avoir représenté la réalité.
Retrouver les 50 œuvres réalisées dans notre espace d’exposition virtuelle.

« II est encore temps de changer » des jeunes du Club environnement du collège Pierre Donzelot à Limoges (87000)

« Nature assoiffée » des CM2 de l’école Jean Alloitteau de Vinça (66320)

Rivernews France est éditée par ERN European Rivers Network-SOS Loire Vivante
8 Rue Crozatier (Siège), 43000  Le Puy, France    >> site web ERN    +33 (0) 4 71 02 08 14    
Directeur de publication : Roberto Epple, Président Fondateur    
Rédacteurs : Romain Pezet, Corinne Ronot,, Roberto Epple, 
Crédit photos : SOS Loire vivante- ERN si ne pas marqué autrement

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