Sommaire
Cette décision, qui fait suite aux efforts de l'ensemble des écologistes dont Loire Vivante et le WWF constitue un pas capital vers la protection des vasières et des roselières de l'estuaire, milieux déjà très touchés par les aménagements. Certes les projets d'extension portuaire, notamment sur Donges-Est, restent d'actualité, mais le classement en ZPS impose désormais que le Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire fasse la preuve auprès de l'Europe de la pertinence de son projet économique et de l'absence de solutions alternatives. Or le consensus récent des élus en faveur de l'aménagement de Donges-Est ne peut masquer la faiblesse du dossier.
Faire avancer le Plan Loire
En préalable, Dominique Voynet est là pour faire respecter le Plan Loire Grandeur Nature de 1994. Le Plan Loire est un contrat entre l'Etat, l'Agence de l'Eau et l'Epala, impulsé sous la pression des associations de protection de l'environnement, et un changement de gouvernement ne peut pas le remettre en cause. Par contre, le Plan Loire est "en panne" sur certains de ses aspects, et doit être amélioré.
Ainsi, la démolition du barrage "yaourt" EDF de Maisons-Rouges, est restée bloquée depuis 1994 sous la pression d'élus locaux mal informés, relayés par un président du Sénat et un ancien Premier Ministre hermétiques à la notion de restauration des fleuves et des populations de saumon. Cette fois, nous avons reçu l'assurance que l'enquête publique, reportée depuis deux ans, allait être lancée début 1998. Sur le dossier de la salmoniculture, dont les travaux devaient être engagés en 1997 et n'ont toujours pas commencé, Mme Voynet a annoncé son intention de relancer le projet.
Pour Chambonchard, dont le chantier préliminaire a été arrêté en juillet dernier, le Ministère de l'Agriculture n'ayant pas débloqué les 70 millions de francs permettant de lancer les travaux, la question est délicate. Dominique Voynet est chargée de la bonne application du Plan Loire dans son ensemble et ne peut donc remettre en cause le projet. Ceci dit, la position de l'Etat est claire : Chambonchard est prévu comme barrage de soutien d'étiage de 50 millions de m3, pas comme un ouvrage à vocation touristique de 80 millions de m3. A l'EPALA de trouver les fonds pour les 30 millions de m3 supplémentaires, soit 100 millions de francs (à ajouter aux 600 MF du projet). Quant à la position des associations, elle a été réaffirmée lors de l'entrevue : ce barrage n'a absolument aucune justification. Nous avons donc demandé que des études complémentaires soient entreprises pour évaluer l'utilité de l'ouvrage.
En ce qui concerne le Veurdre, les études de modélisation se poursuivent - différents documents sont maintenant disponibles - et, comme convenu, le choix définitif sera fait à la fin de 1998. Loire Vivante a obtenu des éclaircissements sur les procédures et demandé à être associée plus étroitement au rendu des études.
Table ronde pour la Haute-Vallée de la Loire : le Ministère d'accord
S'agissant de la Haute-Vallée de la Loire, la délégation a rappelé que SOS Loire Vivante avait recueilli 5000 signatures sur la pétition et demandait depuis plus d'un an que soit lancée une table ronde sur l'avenir des terrains non agricoles appartenant toujours à l'EPALA. Le Ministère de l'Environnement a annoncé son adhésion à cette proposition de table ronde. La situation pourrait donc se débloquer enfin et les négociations se dérouler dans les prochains mois.
Pour la protection contre les crues sur le haut bassin de la Loire, les associations ont souligné qu'il était temps de s'atteler à des mesures de protection en Haute-Loire en amont et en aval de Brives-Charensac. La Direction Départementale de l'Equipement de Haute-Loire mène actuellement des études pour améliorer la gestion en période de crue des barrages de Grangent sur la Loire et Lavalette sur le Lignon, mais aucune suite aux études déjà menées par le laboratoire Hydratec et par la DDE sur des mesures ponctuelles de protection des agglomérations hors Brives-Charensac n'est annoncée pour l'instant.
Enfin, la délégation a demandé au ministère que les associations soient aidées dans leur travail. Il faut en effet qu'elles disposent enfin de véritables moyens pour fonctionner. Mme Voynet a longtemps travaillé au sein des associations et connaît ces problèmes. Elle a assuré que, dans toutes les instructions qu'elle donne à ses services, elle demanderait que les associations soient écoutées et prises en compte.
Au final de cette entrevue, du respect, et surtout une ambition : sortir le Plan Loire de son amollissement, s'appuyer au mieux sur les associations, travailler avec tous pour faire évoluer la gestion de l'eau. Un véritable pas en avant !
Il semblerait plus probablement qu'avec les conditions climatiques - faible débit, température relativement élevée de l'eau (26°C) et présence d'un temps orageux -- il y ait eu déficit en oxygène sur le matin, les algues consommant de l'oxygène pendant la nuit. Une autre cause serait la production, par une espèce d'algue favorisée par ces conditions climatiques, de composés azotés qui se transforment ensuite en nitrate, nitrite ou ammoniac par le biais des bactéries, ces deux derniers produits étant très irritants pour les branchies des poissons.
Or 90% des poissons morts étaient des hotus (Chondrostomas nasus), poisson de fond brouteur d'algue. Les autres espèces sont des chevesnes et des goujons. Très peu de carnassiers ou de truites ont été retrouvés. En outre le nombre de poissons morts par rapport aux survivants est finalement assez faible.
On ne peut donc pas crier à la catastrophe dans l'absolu, mais cela est symptomatique de l'état critique dans lequel se trouvent la Loire et les rivières en général dans des conditions climatiques exceptionnelles. Cela serait-il arrivé si toutes les communes épuraient efficacement leur eaux ? Si 3 affluents de la Loire n'avaient pas été victimes cet été de pollutions qualifiées d'"accidentelles" et de "sans gravité" comme souvent ? Si le complexe hydroélectrique de Montpezat ne détournait pas 234 millions de m3 d'eau par an de la Loire dans l'Ardèche ? Si les multiples plans d'eau des microcentrales et retenues collinaires obsolètes ne réchauffaient pas les eaux ? Si les bords de rivière n'étaient pas de vraies décharges ? Si les bassins versants étaient mieux gérés ? Si la réglementation était mieux respectée ? Si l'eau était économisée ?
Il n'y a alors plus de fatalité de la sécheresse mais des actions à mettre en oeuvre, à tous les niveaux, pour lutter encore et toujours plus contre les nuisances qui affectent nos cours d'eau. Les poissons morts révèlent notre laisser-aller. Pour la santé de nos rivières et donc de la nôtre, bougeons !
Ces aménagements ont également entraîné une forte régression des zones humides (les surfaces soumises au marnage ont régressé de près de 60% entre 1821 et 1982). L'ensemble de ces atteintes et l'augmentation de la pollution expliquent par ailleurs l'importante dégradation de la qualité de l'eau (bouchon vaseux).
De nombreux acteurs mesurent aujourd'hui les conséquences de la dégradation de la qualité de l'eau sur l'alimentation en eau potable de l'agglomération nantaise (nécessité de remonter la prise d'eau de 15 km en 1989), l'agriculture et l'industrie. De même, l'incidence de l'abaissement de la ligne d'eau et de l'augmentation du marnage sur la stabilité des berges et des quais de Nantes est bien connue. En revanche, les conséquences de la diminution des zones humides de l'estuaire, telles que les vasières et les roselières qui ont particulièrement souffert des aménagements, sont le plus souvent ignorées. Il n'est donc pas inutile de rappeler les enjeux liés à la préservation des zones humides de l'estuaire de la Loire.
En raison de la richesse et de la concentration en éléments nutritifs, celles-ci produisent des ressources alimentaires qui sont utilisées par des nombreuses espèces animales. A titre d'exemple, les vers, crustacés et coquillages présents en très grande quantité dans les vasières servent de nourriture aux poissons, principalement des juvéniles d'espèces marines telles que la sole, le merlan et le bar qui viennent dans l'estuaire du printemps à l'automne avant de regagner la mer.
L'abondance de nourriture alliée à la juxtaposition de vastes biotopes complémentaires explique aussi la grande richesse ornithologique de l'estuaire. Plus de 230 espèces le fréquentent, dont 107 nichent régulièrement (râle des genêts, bihoreau gris, butor étoilé, gorge bleue...). De 20 000 à 40 000 oiseaux hivernent ou y font halte en période migratoire (sarcelle d'hiver, tadorne de belon, avocette...).
Les zones humides, telles que celles de l'estuaire de la Loire, présentent donc une forte productivité biologique et constituent un réservoir de biodiversité. Outre ces fonctions biologiques, elles assurent des fonctions hydrologiques : "Les vasières et les roselières sont les "poumons" et les "reins" de l'estuaire par l'épuration et l'oxygénation des eaux qu'elles permettent" (Marion, 1991).
Bien que la valeur économique des zones humides de l'estuaire ne soit pas aisée à estimer, il est toutefois possible de donner quelques indicateurs. Leur rôle de nourricerie confère aux vasières une grande importance pour la pêche côtière. Selon J.Marchand du Laboratoire de biologie marine de la Faculté des sciences de Nantes, les vasières nourricières de l'estuaire contribuent à l'approvisionnement des stocks de pêche dans tout le golfe de Gascogne et les espèces utilisant l'estuaire comme zone de croissance (sole, bar, merlan...) ou de transit (anguille, saumon...) représentent plus du quart des valeurs débarquées entre Douarnenez et Hendaye.
La production biologique des zones humides de l'estuaire est pour partie exportée au bénéfice des poissons, coquillages et crustacés vivant en mer, et de la conchyliculture. Les prairies naturelles (7 000 hectares en rive nord et 8 000 ha en rive sud) menacées de déprise bénéficient aujourd'hui de mesures agri-environnementales visant à maintenir un élevage extensif.
En ce qui concerne la fonction d'épuration d'eau, la valeur du service rendu à la collectivité par les zones humides a été, dans différentes études, chiffrée en calculant le coût de l'infrastructure nécessaire pour remplir la même fonction. Ainsi, une étude réalisée aux Etats-Unis a évalué le service d'une zone humide de Louisiane à 8 000 F/ha/an. Dans le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire-Bretagne, ce service a été évalué à 20 000 F/ha/an. Le coût pour la collectivité de la compensation de la destruction de 120 ha de roselières et vasières occasionnée par l'extension portuaire sur Donges-Est serait ainsi compris entre 1 et 2,5 millions de francs par an.
Enfin, les zones humides de l'estuaire de la Loire font partie du patrimoine culturel et paysager. Elles peuvent contribuer à renforcer l'image de marque de la région, être le support d'activités récréatives et touristiques (c'est déjà actuellement une zone de chasse au gibier d'eau réputée), surtout que cet estuaire, avec plus de 800 000 habitants, représente le plus grand ensemble métropolitain de l'ouest de la France.
Maintenant, des entreprises importantes, en particulier dans les pays anglo-saxons, repensent leur processus de production, leur impact sur l'environnement, leur relation au "profit maximum". Des banques écologistes se créent : ABS en Suisse, Ökobank et Umweltbank en Allemagne.. Les entreprises travaillant sur les énergies nouvelles, l'agriculture biologique se développent. Quelques exemples, le réseau des "Biocoops", distribuant des produits biologiques, s'étoffe en France. Dans la région parisienne, "Les Nouveaux Robinsons", qui vendent des produits bios, emploient 38 salariés, et ont ouvert trois magasins depuis 1993. Cette société coopérative a un objectif de réussite économique, doublé d'une vraie dimension éthique. Ce chemin est difficile, car il remet en cause un modèle de pensée qui a dominé pendant des siècles, et les résistances, en particulier en France, sont énormes. Néanmoins, notre pays voit depuis quelques années se multiplier les initiatives pionnières pour une économie plus écologique, plus responsable, plus respectueuse, plus conviviale. Une économie qui crée un nouvel espace pour travailler, consommer, utiliser autrement son argent, se définissant comme une "économie de précaution, d'anticipation, par différence avec la logique de la réparation sans fin des dégâts sociaux, écologiques et territoriaux de la forme classique de production de richesse" (REAS, L'économie solidaire, de quoi parle t-on ?). Le REAS (Réseau de l'Economie Alternative et Solidaire), société au capital de 100 000 francs regroupant 50 sociétaires, travaille d'ailleurs au développement de cette économie solidaire en France. Il met à disposition des personnes et collectivités intéressées des outils - ou des idées de démarches les pour créer - de développement alternatif. Parmi ces outils, les CIGALES (Clubs d'Investissement et de Gestion Alternative de l'Epargne), qui ont pour vocation d'aider des projets économiques différents, que le système bancaire classique est réticent à financer. "Les membres des CIGALES recherchent des placements vivants, humains, proches des problèmes de tous les jours, participant à l'économie locale". Le REAS héberge aussi une société de capital risque, "Garrigue", les "Cagnottes Solidarités Emplois". Il organise des formations, insiste sur l'autonomie, édite un journal, "A Faire".
Citons aussi la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle), une société financière anonyme à capital variable, d'inspiration anthroposophique, le mouvement créé par l'Autrichien Rudolf Steiner. Elle a créé divers produits bancaires, en liaison avec le Crédit Coopératif : un livret d'épargne classique, un compte-courant. Le tout avec une forte tonalité éthique. Le précurseur de la première "Banque Ecologique" de France ? Mentionnons enfin Artisans du Monde, la Fondation France Active, la Fondation pour le Progrès de l'Homme, le CCFD, d'autres...
Associations, biocoop, CIGALE... des emplois en Haute-Loire
En Haute-Loire, de plus en plus de personnes, de groupes, conscients de l'articulation entre écologie et économie, soucieux de partage et de solidarité s'essaient, avec un certain succès, au développement de cette économie non pas parallèle, mais différente. Une économie qui crée elle aussi des emplois à vocation durable. Souvent précaires encore parce que l'évolution des mentalités est lente, mais des empois vrais. Citons les emplois créés par les associations de protection de la nature en Haute-Loire. Au service de l'intérêt général de protection de la nature, ces associations du "tiers secteur" emploient un total de 8 personnes. Evoquons la création de la Biocoop "Echo Nature", à Aiguilhe, qui emploie 4 personnes. Citons aussi le "Jardin des Estreys", une association de production de légumes biologiques qui emploie 21 personnes et compte 106 adhérents. Une "CIGALE Haute-Loire", regroupant 13 souscripteurs, a été créée en 1996, avec pour vocation d'aider des projets économiques "alternatifs", que le système bancaire classique finance peu.
Les Amis de l'Epouvantail
Autre exemple concret. Sur la Haute-Vallée de la Loire, l'association "Les Amis de l'Epouvantail" a pour objectif le développement local en milieu rural, autour de l'agriculture bio et l'accueil. L'association a ouvert en 1996 "Le Foyer des Amis", dans l'ancien café-restaurant de Chadron, bien connu des opposants à Serre de la Fare. L'association cherche à développer ses activités. Elle entend constituer une SCI (Société Civile Immobilière) pour laquelle elle veut vendre des parts. La souscription est ouverte !
Ces initiatives (il y en a bien d'autres !) sont modestes, tout en ne manquant pas d'ambition. Des gouttes d'eau dans l'océan ? Peut-être, mais elles existent, vivent, se développent. A nous tous de leur donner un grand avenir.
ADRESSES : REAS : 61, rue Victor-Hugo, 93500 PANTIN
NEF : 46, rue de la Burge, 03160 BOURBON L'ARCHAMBAULT
Les Amis de l'Epouvantail : Le Bourg, 43150 CHADRON. Tél : 04 71 08 91 51
EXPO : L'ART POUR LA LOIRE !
SOS Loire Vivante et ERN prévoient, dans le cadre de l'opération "Rivières d'images et Fleuves de mots", de faire venir sur le haut bassin de la Loire (Le Puy, Saint-Etienne, Roanne... selon les disponibilités) la superbe exposition réalisée par Loire Vivante en coopération avec la Fondation des Artistes pour la Nature, le WWF et la LPO. Une vingtaine d'artistes originaires de 10 pays ont été invités à faire partager leur sensibilité pour la Loire. Huiles, dessins au crayon, aquarelles, pastels... au total, 105 oeuvres présentent les regards multiples des artistes. L'exposition a fait l'objet d'un très beau livre. Dates et lieux de l'exposition dans le prochain bulletin.
NATURA 2000 EST RELANCE
Après des mois d'atermoiements, une première liste de sites retenus pour Natura 2000 sera remise à l'Europe à la fin de l'année. En Haute-Loire, seuls 82 hectares sont concernés, soit environ 0,02% de la superficie. Rappelons que l'objectif d'origine est de concerner 12% du territoire de chaque département... L'envoi d'une seconde liste est prévue, après concertation locale, au printemps 98. De plus, la Haute-Vallée de la Loire est écartée de ces concertations, alors même que des études récentes (fondées sur la Directive Habitat) en révèlent l'intérêt exceptionnel. Nous mettrons tout en oeuvre pour que cet oubli soit réparé.
CARRIERE DE SOLIGNAC-SUR-LOIRE : REQUETE REJETEE
Par ordonnance du 5 septembre 97, le président du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand a rejeté la requête de SOS Loire Vivante tendant à l'annulation de la poursuite de l'exploitation de la carrière de Solignac-sur-Loire, sans qu'un débat contradictoire soit instauré ! Nous ferons donc appel de cette décision pour le moins surprenante.
FOIRE A LA PATATE : 2è EDITION
Dans le cadre de son travail en faveur des alternatives économiques à Serre de la Fare, SOS Loire Vivante, la Confédération Paysanne de la Haute-Loire et le CIVAM Haute-Loire avaient fondé en 1991 l'association "Les Fermiers de la Haute-Vallée de la Loire". Ceux-ci ont porté, pendant 5 ans, l'idée de diversification, de produits fermiers, d'agriculture biologique. Et de leur sein est sortie, en 1995, l'idée d'une "Foire à la patate" sur la Haute-Vallée de la Loire. Une idée reprise et mise en musique, avec succès, par le Syndicat Mixte de la Haute-Vallée de la Loire et du Mézenc. La première édition en octobre 1996 a accueilli 2000 visiteurs. La nouvelle édition s'augure sous de bons auspices.
CHARLAS : RIVIERES CONTRE MAÏS
Comment combler le "déficit structurel" en eau du bassin Adour-Garonne, estimé à 300 millions de m3 ? En construisant des barrages bien sûr ! Et notamment celui de Charlas en Haute-Garonne, qui a reçu l'avis favorable du comité de bassin Adour-Garonne en décembre 96, alors même que le conseil scientifique avait conclu que le soutien d'étiage de la Garonne et l'alimentation du bassin de la Gascogne pouvaient être assurés par des alternatives, notamment le déstockage des barrages EDF des Pyrénées. Mais dépenser 1,1 milliard de francs pour soutenir l'irrigation - jusqu'à 80% de la consommation d'eau estivale - et notamment celle des champs de maïs qui polluent allègrement les eaux souterraines, n'est pas pour faire peur à la CACG (Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne), promoteur du projet. Noyer 625 hectares de bonnes terres de polyculture sous 110 millions de m3 de retenue, mutiler la Nère, un affluent secondaire de la Garonne, pour aggraver les surplus agricoles leur paraît logique ! Heureusement, le dossier bute sur la question-clé : l'argent. Le ministère de l'agriculture ne trouve pas les 440 millions de sa participation. Quant à l'Europe, elle hésite. Localement, les élus sont contre, sauf ceux de la commune de Charlas, et les militants du Comité de Défense contre le Barrage de Charlas se sont opposés physiquement aux travaux de forage du projet, en juin dernier. Inquiet de la tournure que prenaient les évènements, le préfet a arrêté les travaux en juin, dans l'attente d'une réunion de concertation entre le Comité de Défense, la CACG et les élus locaux, qui n'a toujours pas eu lieu. Soutenez le Comité de Défense contre le Barrage de Charlas, c/o Thérèse Lacroix, 31350 SAMAN, tél. 05 61 88 16 29.
Fin du Bulletin
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