1971
Un rapport officiel de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne
annonce la construction de 4 barrages : Naussac et Le Veurdre sur l'Allier,
Villerest sur la Loire et Chambonchard sur le Cher. Quelques autres
sites potentiels, dont Serre de la Fare, sont mentionnés.
1980
21 septembre : Une crue de la Loire tue 8 personnes
et fait d'énormes dégâts matériels à
Brives-Charensac, dans la banlieue du Puy-en-Velay.
1981
La construction du barrage de Naussac, situé
sur une rivière du haut bassin de l'Allier, est achevée.
1982
Deux ans après l'inondation de Brives-Charensac,
les autorités locales de la Haute-Loire décident de soutenir
le projet de barrage de Serre de la Fare, estimant qu'il est le seul
moyen de garantir la sécurité des populations riveraines.
1983
La retenue de Villerest, sur la Loire moyenne,
est achevée.
Novembre : L'EPALA (Etablissement Public pour l'Aménagement
de la Loire et de ses Affluents), dirigé par Jean Royer, maire
de Tours, est créé.
1986
13 février : Le Gouvernement, l'Agence de
l'Eau et l'EPALA se mettent d'accord sur un programme permettant de
soutenir les débits d'étiage et de limiter les inondations.
Ce programme prévoit 4 barrages : Serre de la Fare sur la Haute
Vallée de la Loire, Naussac II et Le Veurdre sur l'Allier
et Chambonchard sur le Cher.
14 juin : Pour s'opposer aux projets d'aménagement
de l'EPALA, et sur l'initiative de la FRAPNA (Fédération
Rhône-Alpes de Protection de la Nature), le comité Loire
Vivante est créé au Puy-en-Velay. Ce réseau, qui
fédère des associations agissant sur le cours de la Loire,
est soutenu par le Fond Mondial pour la Nature (WWF France) et France
Nature Environnement (FNE).
1988
Février : Le Comité SOS Loire Vivante est
créé au Puy pour s'opposer au projet de barrage de Serre
de la Fare. Cet édifice qui a pour but la protection contre les
crues, le soutien d'étiage et le développement touristique
doit contenir 74 millions de m3, faire 75 m de haut et noyer 14 km de
gorges et 587 hectares de terres. Le site se situe à 60 km en
aval de la source, et à une vingtaine de km en amont de l'agglomération
du Puy.
1er mars-15 avril : Enquête d'utilité publique
de Serre de la Fare.
Près de 4000 dépositions défavorables
au projet. La commission d'enquête donne son accord mais 6 études
complémentaires doivent être menées.
Première rencontre d'une délégation
de Loire Vivante avec le ministre de l'Environnement Brice Lalonde.
Première manifestation, au Puy, contre le projet
de Serre de la Fare. Cette « manif' des poissons » rassemble
1000 personnes brandissant des poissons en cartons de toutes les couleurs
qui deviendront un symbole du mouvement.
15 octobre : Visite de SAR le prince Philip d'Edimbourg,
président du WWF International, au Bec d'Allier. Il lance le
fameux « Vive la Loire sauvage ».
1989
21 janvier : Sur la demande de Brice Lalonde, une réunion
entre des représentants de l'Etat, l'EPALA et Loire Vivante est
organisée.
9 février : Brice Lalonde autorise la construction
du barrage de Serre de la Fare.
11 février : signature de la Déclaration
d'Utilité Publique de Serre de la Fare par le préfet de
la Haute-Loire.
20 février : arrêt des premiers engins sur
le site de Serre de la Fare et début de l'occupation du site
avec l'aide du WWF et de Robin des Bois.
Un sondage respectant strictement les règles de
représentativité et mené sur 14 % de la population
de Brives-Charensac révèle que la majorité des
habitants de Brives sont plus convaincus par les critiques de SOS Loire
Vivante que par les arguments de l'EPALA.
Avec 22% aux municipales du Puy, trois membres de SOS
Loire Vivante réalisent le score écologiste le plus important
en France lors de ce scrutin et entre au Conseil Municipal.
10 avril : SOS Loire Vivante dépose une plainte
contre l'approbation de l'Etat.
28 avril : Un jour avant la manifestation européenne
au Puy, Brice Lalonde repousse le projet et demande à Loire Vivante
de réaliser une étude financée par le ministère
de l'Environnement. Cette étude devra démontrer «
qu'une alternative au projet de barrage est techniquement et financièrement
possible ». Loire Vivante demande au GRRM « Groupe de Recherche
sur les Risques Majeurs » d'étudier l'inondation de 1980
à Brives-Charensac.
29, 30 avril et 1er mai : Rassemblement européen
au Puy : 10 000 personnes venues de France et d'Europe manifestent contre
Serre de la Fare.
17 juin : constitution de l'association SOS Loire
Vivante (loi 1901) en remplacement du Comité informel SOS Loire,
avec le soutien du WWF et du FNE.
19 août au 2 septembre : « les Marcheurs
de l'Eau ». Les membres de Loire Vivante font une marche au bord
de la Loire, de sa source à son estuaire, pour sensibiliser la
population au problèmes de la pollution et du gaspillage. De
l'eau est prise dans la rivière à chaque étape
et est comparée à l'eau claire de la source, démontrant
ainsi la pollution et l'eutrophisation des retenues existantes.
14 octobre : La « Cabane de la Loire » est
inaugurée sur le site occupé de Serre de la Fare.
Novembre : 1ère campagne publicitaire menée
par SOS Loire Vivante. La Loire : « Sauvez-moi avant qu'il soit
trop tard ».
9 décembre : SOS Loire Vivante, avec l'aide d'associations
locales de pêche et d'environnement, organise une journée
de nettoyage des rives de la Loire près du Puy pour montrer l'importance
d'une gestion écologique des bords de fleuves.