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Texte und Artikel "Frankreichs - Flüsse und Wasser"
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Décembre
08: LA CRISE DE LA BUCEPHALOSE LARVAIRE : VERS UN EFFONDREMENT
DES PEUPLEMENTS DE POISSONS SEDENTAIRES TEMPERES DANS LES EAUX
DOUCES FRANCAISES ?
Depuis
le printemps 2007, une importante épidémie de bucéphalose
larvaire a presque entièrement décimé les
peuplements de poissons d'eau douce du bassin de la Vilaine en
Bretagne. Cette grave épizootie s'est propagée au
bassin de la Loire : les peuplements de poissons de la Sarthe
sont en voie d'élimination par la bucéphalose, avec
une suspicion de l'extension de celle-ci au Loir et à la
Loire elle-même ainsi qu'à la Vienne. De même
les poissons semblent avoir quasiment disparus de la Sèvre
niortaise. Ainsi, depuis le début de l'été,
les pêches de poissons blancs et de friture en Loire (du
bec d'Allier à la Loire-Atlantique) et sur la Vienne n'ont
pas atteint les 10 % des captures normales de cette saison, mettant
gravement en péril ces activités.
La
bucéphalose est une maladie engendrée chez les poissons
par un trématode digène, Bucephalus polymorphus
Baer, 1827. Le cycle est complexe en démarrant par un stade
sporocyste chez un Mollusque lamellibranche, à priori surtout
la moule zébrée, la Dreissene, stade qui se multiplie
en libérant dans l'eau des cercaires nageuses. Celles-ci
se fixent sur les poissons, surtout cyprinidés, qu'elles
rencontrent et pénètrent activement dans leur corps.
Suit un stade où la larve du parasite s'enkyste dans le
corps des poissons, la métacercaire, en attendant que celui-ci
soit mangé, mort ou vivant, par un sandre. En effet, la
digestion du poisson et du kyste du parasite va permettre la libération
du stade adulte dans le tube digestif du sandre. Le Trématode
va alors pondre dans l'intestin du sandre, les oeufs sont rejetés
dans l'eau, y éclosent, et les miracidiums regagnent les
mollusques lamellibranches pour un nouveau cycle. Les différents
vecteurs de cette épizootie sont tous des espèces
exotiques introduites en France au début des années
1960 : la Dreissene et le sandre, avec le parasite qu'ils véhiculent,
originaires des fleuves affluents de la mer Caspienne. Une première
épidémie avait dévastée les peuplements
de poissons de la Saône entre 1978 et 1985.
Les
conséquences de cette infection sont dramatiques pour les
peuplements de poissons et les activités de pêche,
professionnelles et de loisirs, qui en dépendent : La prolifération
des cercaires et métacercaires finit par tuer pratiquement
tous les poissons infestés.
Diverses
hypothèses peuvent être posées pour expliquer
cet effondrement de la production de poissons de beaucoup de grands
cours d'eau. Pour la Loire, le scénario suivant peut-être
évoqué. Les changements climatiques ont déjà
modifié de manière drastique les conditions de vie
des poissons : la température moyenne annuelle de l'eau
a augmenté de 1,9 °C depuis 30 ans (Moatar & Gailhard,
2006), et dans la même période le débit moyen
annuel à chuté de 40 % (Boisneau et al., 2008).
Ces changements rapides, à l'échelle du fonctionnement
de l'écosystème, peuvent expliquer l'implantation
massive d'espèces tropicale végétales comme
la Jussie (origine : Amazone) et animales telles le poisson Pseudorasbara
parva (origine : Mékong) ou les mollusques lamellibranches
comme les corbicules (également Mékong). La forte
eutrophisation du milieu leur a permis de maintenir une biomasse
importante jusqu'en 2006 grâce à la forte productivité
primaire du milieu. Jusqu'à cette période, la couleur
de la Loire, l'été, était verte en raison
de l'abondance du phytoplancton, base de la chaîne alimentaire.
A partir de l'été 2007 mais surtout en 2008, l'eau
de Loire, en été, est devenue parfaitement translucide.
En effet, l'invasion des milieux aquatiques par les corbicules
s'est poursuivie, et la densité de ces mollusques est désormais
telle que l'ensemble du phytoplancton serait capté par
cette espèce exotique. Brutalement, la forte biomasse de
poissons d'eau douce s'est donc trouvée privée de
l'essentiel de ses ressources alimentaires. De plus, les micropolluants
(tels pesticides, PCB ou autres), jouant le rôle de perturbateurs
endocriniens, baisseraient les défenses immunitaires des
poissons.
Le
cumul de ces facteurs a donc pu provoquer un stress du peuplement
piscicole tel, qu'une épizootie comme la bucéphalose
larvaire, régule la situation en éliminant l'excèdent
de poissons que le milieu ne peut plus accueillir par rapport
à ces nouvelles contraintes.
Pour
les peuplement de la Vilaine et des marais de Redon d'un côté,
de la Sèvre niortaise et du marais Poitevin d'un autre
côté, l'épidémie pourrait avoir été
déclanchée non pas par l'arrivée de la corbicule,
mais par une gestion hydraulique désastreuse visant à
empêcher toute submersion des marais, asséchant les
rares reproductions et réduisant de même les ressources
alimentaires de manière drastique.
Les
constatations de terrain amènent à formuler ces
hypothèses, qu'il faudrait vérifier par un (ou des)
programme(s) scientifique(s) approprié(s), l'épidémie
étant en cours également sur le bas Rhône
et le Seine aval.
D'ores
et déjà, il est nécessaire d'envisager des
pistes d'actions à mettre en uvre rapidement pour
limiter l'infestation des milieux aquatiques par la bucéphalose.
Le seul moyen est d'abaisser à la plus faible densité
possible l'hôte final du parasite, c'est-à-dire le
sandre pour rompre le cycle du parasite, pratique déjà
mise en uvre avec succès sur la Saône entre
1980 et 1985. Sera-t-il possible de mettre en uvre en urgence,
dès le premier janvier 2009, un plan d'action cohérent
à l'échelle d'un bassin hydrographique ?
Des
réponses devront être apportées rapidement
à ces questions, il en va de la survie des activités
sociales et économiques de pêche professionnelles
(et de loisirs) en eau douce en France.
Dr
Philippe BOISNEAU
Président du Comité National de la Pêche Professionnelle
en eau Douce
La Bardoire 37150 CHISSEAUX
Tél./Fax : 02 47 23 86 09
Tél. mob. : 06 11 29 11 64
Courriel : philippe.boisneau@wanadoo.fr
Références bibliographiques : Boisneau
C., Moatar F., Bodin M. & Ph. Boisneau, 2008. Does global
warming impact on migration patterns and recruitment of Allis
shad (Alosa alosa L.) young of the year in the Loire river, France
? Hydrobiologia, 602 : 179-186. Moatar
F & J. Gailhard, 2006. Water temperarure behaviour in the
River Loire since 1976 an 1881. C.R. Géoscience 338 : 319-328.
Création
dune équipe dédiée à lhydroécologie
des cours deau
Afin dallier recherche et action, lOffice
national de leau (Onema) et linstitut de recherche
sur la gestion durable des eaux et des territoires (le Cemagref)
conjuguent leurs compétences, selon un communiqué
conjoint du 12 décembre. Ils créent une équipe
dune dizaine de personnes chargées daméliorer
les connaissances sur le fonctionnement écologique des
milieux, de développer des outils pour la mise en uvre
des politiques prioritaires (telles que la restauration de la
morphologie des cours deau), de former des gestionnaires,
de dispenser un appui technique aux acteurs de terrain et dévaluer
les opérations de restauration comme retour dexpériences.
Dirigé
par Jean-Gabriel Wasson et implanté à Lyon dans
les locaux du Cemagref, ce groupe permettra de mieux prendre en
compte les besoins des gestionnaires des cours deau et de
rendre opérationnelles les connaissances produites par
la recherche. A vocation nationale, léquipe est formée
dans le cadre de la directive européenne sur leau,
qui fixe un objectif de restauration du bon état de lensemble
des eaux continentales dEurope dici 2015.
source JDLE
Le
coût de leutrophisation des eaux douces américaines,
générée par des activités humaines,
est estimé à 2,2 milliards de dollars par an (1,75
milliards deuros), selon une étude (1) publiée
dans la revue Environmental science and technology.
Des
chercheurs de luniversité du Kansas ont analysé
les concentrations dazote et de phosphore dans les masses
d'eau des 14 écorégions américaines. LAgence
américaine de protection de lenvironnement (EPA)
définit des valeurs moyennes de référence
de concentration dans l'eau pour ces deux substances, qui diffèrent
selon l'écorégion où se trouvent les masses
d'eau. Ces valeurs ont été dépassées
dans toutes les écorégions. Et dans 12 dentre
elles, plus de 90% des rivières voient leur concentration
en azote et phosphore dépassée.
Les chercheurs sont parvenus à ce résultat en calculant
les pertes économiques générées par
labsence dusage récréatif lié
à leau, la baisse de la valeur de limmobilier
à proximité de ces masses deau, la préservation
de la biodiversité et le traitement de leau potable.
Les deux premiers secteurs pâtissent le plus de ces pertes
économiques. Et encore, soulignent les chercheurs, la perte
des ressources halieutiques, liée à la floraison
des algues, na pas pu être chiffrée.
(1)
Eutrophication of U.S. freshwaters: analysis of potential economic
damages, Walter K. Dodds et al., Environmental science and technology.
Etude mise en ligne le 12 novembre, source JDLE
21.11.08
:
17.10.08
: Poweo achète son premier barrage
Le fournisseur privé
d'électricité Poweo est devenu le nouveau concessionnaire
du barrage des Pradeaux, à Grandrif (Puy-de-Dôme),
ce qui constitue une première après la libéralisation
du marché de l'énergie, a annoncé son PDG,
Charles Beigbeder. "Cette acquisition fait partie d'une stratégie
plus globale visant à renforcer notre présence dans
les énergies renouvelables", et tout particulièrement
l'hydroélectricité, a affirmé M. Beigbeder.
Poweo a obtenu jusqu'en 2037 la concession du barrage construit
dans les années 1930 et jusqu'ici géré par
la Société d'Energie électrique de Grandif,
dont le groupe Dalkia est actionnaire minoritaire, a précisé
M. Beigbeder.Dalkia détenue à 66% par Veolia &
33% parEDF, (Source AFP, 17.10.08)
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